Recyclage des déchets du second œuvre: l’affaire de tous

La filière bâtiment produit dans les 10 millions de tonnes de déchets du second œuvre annuellement. Selon certains experts, 80 % des déchets du second œuvre du bâtiment sont recyclables si tout le monde en fait un projet collectif.

Actuellement, seulement 30 % des déchets de brique, carrelage, mobilier sanitaire, plâtre… du second œuvre sont mis en valeur. Pourtant, la directive-cadre sur les déchets de 2008 demande le double. « Sur 24 catégories de déchets, 15 peuvent être directement recyclées » prétend le directeur général du Récyclum.

Une tâche collégiale

Le maniement des déchets de chantier touche de tout en chacun. Cela doit commencer dès que l’ouvrage est maîtrisé. C’est une responsabilité collégiale qui requiert que tous les acteurs s’organisent entre eux.

La maîtrise d’ouvrage constitue le maillon principal de la chaîne de responsabilité des déchets. Grâce à la maîtrise d’œuvre, il doit y avoir une authentique surveillance des déchets accompagnée de la traçabilité de ces derniers. Les entreprises de travaux doivent avoir une certaine connaissance des filières de valorisation tandis que les gestionnaires de déchets ont le devoir d’offrir des services adaptés aux particularités de chaque chantier ainsi qu’aux objectifs de valorisation des déchets.

Un conditionnement bien distinct

Tout le monde doit se rendre compte que la fusion des déchets est à bannir. Tout simplement, parce que cela anéantit les projets de recyclage des déchets du second œuvre. Composés de mercure, les tubes fluorescents peuvent souiller tout ce qu’il y a dans la benne. De même que, le verre plat peut pénétrer dans les autres matériaux s’il se brise en cours de route.

L’entreprise de curage se doit d’être des experts dans ces tâches comme disposer les moyens et les compétences utiles, préciser dans leur proposition les conditions de dépôt des équipements de second œuvre et l’emplacement des déchets. Le fait d’amalgamer les déchets provenant d’une dépose sélective dans une même benne diminue amplement leur taux de recyclage, et d’engendrer des coûts additionnels de manutention. La mise à disposition de contenants distinctement et bien répartis à chaque groupe de déchets, garantit un meilleur taux de valorisation. C’est seulement à la logistique de collecte de bien s’organiser.

En un mot, l’idéal est d’emballer 10 types de déchets d’une manière séparée afin d’acquiescer à une valorisation optimale de la totalité du chantier de démolition ou de rénovation. Les équipements électriques les moquettes en dalle, le plâtre, le plâtre avec complexe isolant, les lampes et tubes fluorescents, les ouvrants, le PVC rigide, le PVC souple et le verre plat doivent être transportés avec des conditionnements spécifiques.

Deux nouveaux outils pour favoriser le recyclage des déchets de second œuvre

A l’heure actuelle, il y a deux nouveaux outils mis à la disposition des artisans et des entrepreneurs au sein du développement de l’économie circulaire. Il s’agit d’un site et de fiches d’informations destinés pour les spécialistes en bâtiments afin de mieux valoriser les déchets du bâtiment. Ces nouveaux systèmes visent à faire avancer le recyclage des éléments de second œuvre provenant des démolitions et réhabilitation.

D’un côté, le site permet d’accéder à des informations concernant les points de collecte et des solutions de valorisation des déchets de second-œuvre, filière par filière. Une autre application dite « Déchets BTP » donne aussi accès à ces contenus. De l’autre côté, les fiches fournissent des informations capitales aidant les différents acteurs à s’organiser pour les recyclages des matériaux de chantiers. Elles peuvent être téléchargées gratuitement sur les sites du SNED et de FFB.

Quelques leviers pour favoriser le projet

Pour monter de 3,5 millions de tonnes à 10 Mt de déchets ramassés chaque année, quelques dispositions sont nécessaires.

Apporter des clarifications sur les responsabilités de chaque acteur :

. la maîtrise d’ouvrage a besoin d’extérioriser ses perspectives et évalue les déchets à venir

. le maître d’œuvre choisit la bonne filière, prépare et suit la gestion des déchets

. L’entreprise responsable du curage doit être un expert

. le gestionnaire de déchets a l’obligation d’être transparent.

Par ailleurs, le rôle du gestionnaire de déchets est aussi de proposer une logistique d’évacuation appropriée. Il doit faire preuve de transparence en publiant la liste des déchets recyclables tout en précisant les conditions techniques requises.

Entraîner des acteurs coresponsables pour gérer des déchets

Selon des professionnels, la gestion des déchets reste encore méconnue, surtout dans la phase de préparation des travaux. Les différents intervenants comme les MOE, les conducteurs de travaux, les chefs d’équipe, les diagnostiqueurs de déchets, les gestionnaires de déchets, ont besoin d’être formé.

Optimisation de l’exploitation des équipements

Les spécialistes dans le recyclage de déchets constatent qu’il existe de nombreux outils pratiques qui servent à assurer le pilotage des déchets. Pourtant, ils sont souvent mal utilisés et pas très connus. Entre autre, il y a le diagnostic déchets, registre des déchets, SOGED… Il faut les utiliser.

Les coûts cachés sont limités

Certaines données économiques obtenues concernant les chantiers d’observation ont démontré que les pratiques actuelles sont génératrices de coûts cachés. En effet, ces derniers consistent à des coûts additionnels indirects de main d’œuvre, d’opérations de nettoyage… Le tarif de la prestation est la partie voilée. La plupart des coûts provient des phases en amont : logistique dépose, temps passé à manier les différents déchets…